Lors de nos randonnées, il nous arrive de passer auprès des lianes aristoloches sans les distinguer des nombreuses autres lianes. Elles ont pourtant des particularités qui méritent qu'on s'y intéresse notamment à cause de l'originalité de leurs fleurs et aussi du fait qu'elles sont les plantes hôtes des chenilles du très beau papillon "Trèfle Caraïbe", Battus polydamas.
Nous connaissons trois espèces d'aristoloches dans les Monts Caraïbes :
- Aristolochia trilobata, appelée localement Trèfle Caraïbe
- Aristolochia rugosa
- Aristolochia sprucei (anciennement A. constricta). Cette espèce figure dans le livre rouge des plantes menacées des Antilles Françaises.
Ces trois lianes d'apparences différentes ont quelques points communs :
- elles sont fortement toxiques
- les feuilles sont alternées
- les fleurs tubulées poussent à l'aisselle des feuilles
- les fruits sont des capsules
- la fécondation, par pollinisation croisée, est faite par des diptères (mouches) attirés par l'odeur spécifique des fleurs.
Dans cet article, nous présentons chaque espèce avec des photos des fleurs, des fruits et des feuilles. A la fin de l'article, nous décrivons les séquences de la vie du papillon autour de ces aristoloches depuis la ponte jusqu'à la chrysalide en passant par les différents stades de la chenille Battus polydamas neodamas.
La plupart des photos présentées dans cet article sont visibles en plus grande taille sur notre site de photos tiracoon.fr dans les deux rubriques :
Liane Aristolochia trilobata
La fleur, tubulaire, est une pipe végétale.
Lorsque la fleur est ouverte, les parois à l'entrée sont garnis de poils hérissés.
Le sens des poils permettent à une mouche d'entrer dans le tube mais pas de ressortir. A l'intérieur, la mouche prisonnière va s'agiter et récupérer du pollen. Au bout d'un certain temps, la pollinisation ne s'étant pas faite, les poils vont se flétrir et permettre à la mouche de se libérer en transportant du pollen. Cette mouche chargée de pollen en allant dans une autre fleur va à nouveau se trouver emprisonnée et en s'agitant déclencher la fécondation par pollinisation croisée.
Après la pollinisation, la fleur va se détacher de sa tige. Cette tige va grossir et se transformer en fruit.
Les feuilles trilobées de la liane A. trilobata. D'où son nom local Trèfle Caraïbe.
C'est une liane puissante qui peut grimper sur les plus grands arbres.
Cette photo est remarquable du fait qu'elle montre une cohabitation de deux espèces d'aristoloches. Sur la tige verticale Aristolochia sprucei et sur la tige en diagonale Aristolochia trilobata.
Liane Aristolochia rugosa
La fleur, tubulaire, est aussi une pipe végétale. Elle était appelée auparavant Aristolochia barbata du fait qu'elle arbore quelques poils de barbe.
Fleurs d'A. rugosa dont une pas encore ouverte.
Détails de la fleur d'A. rugosa.
Gros plan sur la fleur non ouverte. Quelques oeufs collés par un papillon sur la tige.
Fruit en capsule d'A. rugosa.
Feuilles d'un jeune plant d'A. rugosa.
Feuilles d'A. rugosa.
C'est une liane frêle qui peut grimper sur les broussailles ou les petits arbustes.
Liane Aristolochia sprucei
La fleur tubulaire est aussi une pipe végétale. Cette liane était appelée auparavant Aristolochia constricta.
Sur cette image la fleur n'est pas encore ouverte.
Une fleur ouverte.
Une autre fleur d'A. sprucei.
4 boutons de fleur d'A. sprucei.
Feuilles tendres sur une nouvelle tige d'A. sprucei.
Feuilles d'A. sprucei.
Grosse liane d'A. sprucei enroulée sur son support.
C'est une liane puissante pouvant grimper sur les plus hauts arbres.
La vie du papillon Trèfle Caraïbe, Battus polydamas neodamas
Ailes ouvertes.
Ailes fermées.
Ponte du Battus polydamas neodamas sur une tige d'Aristolochia trilobata.
Les oeufs sur une tige A. trilobata.
Les oeufs sur une fleur A. trilobata. Ces oeufs ne survivront pas car la fleur tombera avant l'éclosion.
Les oeufs sur une feuille d'A. sprucei.
Les oeufs sur une feuille d'A. rugosa.
Eclosion des oeufs sur une tige d'A.trilobata. Les petites chenilles dévorent d'abord les coquilles d'oeufs.
Chenilles sur feuille d'A.sprucei juste après l'éclosion.
Les chenilles sont grégaires aux premiers stades. Elles dévorent en même temps cette feuille d'A. trilobata.
Pause après le repas.
Sur une feuille d'A. sprucei.
Les chenilles dévorent une tige d'A. trilobata.
Ici les chenilles dévorent une fleur d'A. trilobata.
Les chenilles sont très voraces, elles mangent les feuilles, les tiges, les fleurs et même les fruits.
Une chenille en phase finale sur feuille d'A. tribolata.
La chenille en cours de transformation en chrysalide. Elle s'est fixé à son support par des fils de soie noire.
La chrysalide du papillon Battus polydamas neodamas après séparation de son enveloppe de chenille.